L'origine du nom bogolan en langue bambara veut dire : BOGO argile ou boue et LAN fait de. Donc fait avec de l'argile ou de la boue.
Le bogolan est un art traditionnel de
l'Afrique de l'Ouest. Son origine se perd
dans la nuit des temps. C'est une technique
de teinture du coton à 100%, tissé et cousu
en bandes qui nécessite plusieurs étapes de
réalisation, selon un long processus alternant
trempage, lavage et séchage. Le tissu est plongé
une teinture végétale, une décoction de n'galama (feuille
de l'arbre anogeissus leiocarpus) qui va donner
la coloration de base et qui sert également de fixateur
pour rendre le noir indélibile. Le tissu ensuite exposé
au soleil prend une belle teinte jaune et sera fin prêt
pour laisser libre cours à l'inspiration de l'artiste.
À l'aide d'une craie, celui-ci trace les motifs du bogolan
qui sera aux couleurs de la terre. Le noir est de l'argile
tirée du marigot et fermenté plusieurs semaines dans une jarre.
Le blanc est une décoloration. Le marron clair est le résultat
d'une décoction d'écorces de néré et le marron foncé s'obtient
en mélangeant le n'galama et l'argile. L'ocre jaune s'obtient
en mêlant le n'galama à de la cendre. Le rouge bourgogne résulte
de la décoction de l'écorce du raisin sauvage.
Le bogolan est un art traditionnel qui remonte à la nuit des temps.
Les matériaux de base sont issus de la nature.
La première étape est la collecte de la boue dans le marigot.
Les plaques de boue sont prélevées et mises en bac de fermentation pendant au moins un mois. La boue est le noir bogolan.
Le Bagana est un ferment de la boue.
Dans les marchés aux herbes se trouvent celles qui serviront aux teintures du bogolan.
Des écorces, des feuilles, des graines, etc.
À l'avant plan à gauche, l'écorce de raisin sauvage qui donne la couleur rouge. Les herbes et les écorces seront bouillies et la décoction servira à colorer le coton.
Du Burkina Faso à Paris, on trouve les herbes de base du bogolan.
Le n'galama est la plante maîtresse. Elle fixe les couleurs et mélangée à de la cendre elle devient teinture pour les ocres.
La fève de néré donne les marrons.
Le coton est tissé à la main par bande.
Les bandes sont assemblées au format désiré.
Autrefois le bogolan était exécuté par les femmes à partir
de codifications précises et de motifs en fonction des usages
particuliers - chasse, mariage, circoncision, etc...
De nos jours, des artistes, comme Djibril Maïga, s'inspirent
de la tradition ancestrale et des symboles employés
par différentes ethnies Dogon, Senoufo et autres, pour leurs
propres créations et faire parler le tissu en fonction de leur
imagination.